On entend souvent la même rengaine dès qu’il s’agit de voyager dans des pays comme la Thaïlande, le Maroc, ou encore l’Inde:
« Il faut toujours négocier sinon tu te fais avoir. » « Les vendeurs sont des voleurs, ils te voient arriver en touriste. »
C’est vrai… et faux à la fois. Et surtout, je trouve qu’on devrait parler de négociation avec un peu plus de nuance et d’humanité.
La réalité des prix « touristes »
Dans beaucoup de ces pays, la vie est objectivement moins chère qu’en France. Un repas de rue, un trajet en tuk-tuk, un objet artisanal… tout coûte souvent bien moins que chez nous.
Et pourtant, en tant que touriste, il est fréquent que:
- On nous annonce un prix plus élevé que celui payé par un local.
- On nous fasse ce qu’on appelle un « prix touriste. »
Est-ce que c’est forcément du vol ?
Pas toujours. C’est aussi une forme d’économie locale. Les habitants savent que les touristes ont plus de moyens, et ajustent leurs prix en consequence.
La négociation : un jeu culturel… mais jusqu’à quelle limite?
Dans des pays comme le Maroc :
- La négociation est une partie intégrante de la culture.
- Elle fait partie du commerce, c’est presque un jeu social où chacun « joue sa partie. »
Mais il y a une différence entre :
- Négocier pour éviter de payer 3 à 5 fois le prix réel,
- et vouloir absolument obtenir le prix local le plus bas possible, quitte à discuter pendant 30 minutes pour économiser 50 centimes.
Sommes-nous vraiment victimes… ou incohérents ?
Ce qui me frappe souvent, c’est l’incohérence de notre comportement. À l’étranger, beaucoup veulent absolument payer le prix local, refusant de « se faire pigeonner ».
En France, en revanche, on accepte sans broncher que :
- Le prix des logements triple en bord de mer l’été,
- Une glace coûte 5 € sur la Côte d’Azur,
- Ou qu’un taxi à Paris double la note la nuit.
Et là, personne ne songe à négocier.
Pourquoi accepter d’être « pigeons » chez nous, mais pas ailleurs?
Pourquoi refuser qu’un vendeur marocain gagne quelques euros de plus sur notre dos, alors qu’on dépense sans compter dans des zones touristiques françaises ?
Ma philosophie: trouver un juste milieu
Pour moi, la clé, c’est le bon sens et le respect.
- Oui, je négocie quand un prix est manifestement gonflé à l’excès.
- Non, je ne cherche pas à obtenir le prix le plus bas coûte que coûte, au centime près.
Je préfère me dire : « Est-ce que ce prix rentre dans mon budget et est-ce qu’il me paraît honnête ? »
Dans des pays où la vie est déjà moins chère :
- Payer un peu plus qu’un local n’est pas dramatique.
- Cet argent fait souvent vivre une famille entière.
- Et, en réalité, le surcoût reste dérisoire par rapport à notre budget global de voyage.
Avoir un budget prédéfini : la meilleure solution
Mon conseil :
- Fixe-toi un budget quotidien ou par achat (souvenir, activité, transport).
- Si le prix proposé rentre dedans, inutile de perdre ton énergie à gratter chaque centime.
- Si c’est trop cher, négocie poliment… ou passe ton chemin.
Voyager, c’est aussi s’adapter à d’autres cultures, y compris dans la manière de commercer.
En résumé :
- La négociation est culturelle, pas forcément malhonnête.
- Payer un peu plus qu’un local n’est pas une catastrophe, surtout dans des pays où la vie est moins chère.
- En France aussi, nous acceptons des prix « touristes » sans négocier.
Le plus important : voyager avec un budget adapté et du respect.
Pour moi, le but d’un voyage n’est pas de tout obtenir au prix local, mais de vivre une belle expérience… sans avoir mauvaise conscience envers les locaux, ni envers mon portefeuille.